Moté

La vie, c’est comme les mirabelles

L’ombre des loups


La petite fille avance tremblotante. Ses pieds nus frottent sur le sol alors qu’elle ose à peine lever les pieds. Plus loin dans la grotte, elle entend les bruits du carnage. Sur le mur au fond, avant un coude, elle aperçoit les ombres mouvantes. On distingue les formes des loups aux oreilles pointues, aux crocs acérés, immenses et noires. Ils ouvrent leurs gueules immenses et y plongent des quantités démesurées. Elle entend sans la voir la viande se faire déchiqueter et les os craquer.

Encore et encore, leur goinfrerie semble interminable.

Elle avance toujours, presque paralysée, mue par une force qu’elle ne connaît pas. Le virage se rapproche, tout comme les ombres au sol. Enfin, elle tourne au coin. Son regard attache les formes vivaces autour de ses pieds et remonte vers là où les ombres sont attachées, là d’où vient la cacophonie effrayante.

Trois hommes se tiennent là. En costume, assis autour d’une table basse. Ils rient à gorge déployée, et commentent ce qu’ils font sur leur smartphone.

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