Moté

La vie, c’est comme les mirabelles

Temps accéléré


Elle s’avance seule au milieu de la ville déserte. Il n’y a pas d’autre son que celui de ses pas sur le bitume fondant. Sous une chape de plomb, les températures ont explosé. Le métal s’est tordu sous les rayons ardents du soleil. Le béton est brûlant.

Et face à cet enfer, il n’y a personne d’autre qu’elle.

Elle arrive au centre de la ville, entre deux immeubles aux vitres détruites et un ancien bâtiment administratif. Elle se penche et s’accroupit, et pose la main sur le sol malgré la chaleur. Elle reste là un long moment, dans l’air immobile.

Au bout d’un certain temps, des craquements se font entendre. Quelques-uns, d’abord, discrètement, puis de plus en plus nombreux, de plus en plus sonores. Les fissures atteignent la surface, et des pousses pointent. Plus ça va, et plus le mouvement accélère. Les plantes sont plus nombreuses, et plus grosses. Elles montent dans les airs, atteignent la hauteur d’un enfant, puis des lianes apparaissent et grimpent à l’assaut des murs, et les buissons continuent de grandir, de s’étendre, et de jeunes arbres se montent avant de grandir, grandir, grandir encore.

Un peu partout, on entend des effondrements quand le poids des végétaux devient trop important pour les structures usées. Et finalement, on ne voit plus la ville sous nouvelle végétation.

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