Moté

La vie, c’est comme les mirabelles

Le petit parc


Romain marchait rageusement, tapant du pied sur le trottoir. Les larmes aux yeux, il serrait les dents, grimaçant. Il se sentait au bord de l’épuisement. Les dernières journées s’étaient accumulées, pesantes, et il n’en pouvait plus. Il rentrait chez lui après une journée de trop, prévoyant de juste s’effondrer chez lui sur son canapé.

Il passa le bureau de poste – toujours fermé, bien sûr – l’immeuble noir – encore une idée stupide d’un architecte perché – puis l’entrée du petit parc, et…

Attends, quel petit parc ? Y a pas de parc ici, normalement, les deux immeubles sont collés.

Plus de deux ans qu’il passait ici. Il n’y avait jamais eu de parc. Et pourtant, il devait bien se rendre à l’évidence. La grille d’entrée se trouvait devant lui, ouverte. Elle arborait un panneau qui portait sobrement le nom du parc. Littéralement, le petit parc.

Perplexe, il s’avança. Le chemin était en terre battue et filait étroitement, serré entre les deux bâtiments. De l’autre côté, il débouchait dans, eh bien, un petit parc. Bordé d’arbres et de buissons, il y avait simplement un peu de pelouse, et au milieu un chêne tordu. Fatigué, Romain décida de s’asseoir et de s’adosser au tronc.

Un rayon de soleil lui caressait la joue. Un oiseau pépiait de temps en temps. D’ici, il n’entendait plus les bruits de la ville. En fait, il ne la voyait même plus grâce aux arbres touffus autour. Il s’autorisa à l’oublier.

Il ne sut pas combien de temps il resta là. Il finit par rentrer chez lui, manger rapidement puis aller se coucher.

Le lendemain, il alla au travail. Il passa devant l’immeuble noir. Il ne remarqua pas de grille de petit parc, mais il n’y pensa pas. Il se sentait serein.

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