Moté

La vie, c’est comme les mirabelles

Le déluge


Les peuples de la Terre avaient péché par trop souvent. La colère divine s’abattit sur le monde. Une effroyable pluie se mit à tomber. Elle dura un jour, une semaine un mois, et continua encore, sans jamais s’arrêter. L’eau des rivières, des lacs et des océans se mit à monter, à gagner du terrain sur la terre ferme. Les populations horrifiées durent fuir leurs maisons et s’éloigner des côtes, monter dans les hauteurs. Mais l’eau montait toujours.

– Poussez-vous, j’ai la solution.

Sous les regards ahuris, un grand serpent s’avançait. Il ondulait lentement, mais avec détermination. Tous s’écartaient devant lui, le laissant passer. Il s’approcha de la berge, puis releva la tête pour s’adresser au ciel :

– Je comprends maintenant pourquoi je me suis entraîné si dur. C’était ce moment que j’attendais. Ma route m’a mené ici.

Seul le tonnerre lui répondit.

Il se pencha vers l’eau qui grimpait vers lui. Et alors, il se mit à boire.

Il but. Encore et encore. Son ventre se gonflait et se distendait, toujours plus grand. Il but pendant un jour, une semaine, un mois. Jusqu’à ce que le beau temps revienne, et alors il était devenu immense, gigantesque, tout rond, et son ventre élastique tendu à la limite de la rupture.

Il siffla de contentement avant de s’endormir.

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